MUSIQUE / TRAVAUX PUBLICS / CHÂTEAUX / PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS

Qui a dit que la création musicale contemporaine était carrément trop chelou et réservée à une élite diplômée d’un conservatoire supérieur de musicologie conceptuelle ? Pas nous, car nous aimons sa diversité et nous savons qu’elle ne demande qu’à être partagée avec tous les esprits curieux. Alors, histoire de tordre le cou aux idées reçues, nous avons décidé avec l’Opéra national de Lorraine et d’autres bonnes volontés de sortir des sentiers battus et d’imaginer un printemps de la création sonore à Nancy, comme un bouquet de surprises qui réinventent des salles de concerts momentanées dans des lieux inhabituels. Durant quelques semaines, la vie culturelle nancéienne sera ponctuée de propositions musicales actuelles et joyeuses que nous vous invitons à découvrir sans restrictions. 

À noter : Les dates, les horaires, les lieux et tous les détails que vous aimeriez bien connaître seront communiqués ultérieurement.

Benjamin de la Fuente : Ricordo 

De la musique dans des monuments historiques, c’est forcément du baroque ou du classique non ? En plus, un quatuor à cordes, c'est fait pour jouer de la musique romantique ! Peut-être, mais pas seulement. Dans le cas qui nous intéresse, Benjamin de la Fuente compose une pièce qui fait se rencontrer le quatuor Voce, un improvisateur et des éléments sonores enregistrés. Il s'agit d'inviter l'auditeur à éprouver le fonctionnement de la mémoire et la reconstruction des souvenirs.

Gwen Rouger : Tente de chantier 

Cette tente de chantier ne sera pas installée dans un chantier réel, donc pas de risque d'entendre le bruit assourdissant d'un marteau-piqueur ou le languissant roucoulement d'une bétonnière. Ici, il s'agit d'un piano sorti de son espace naturel, la salle de concert. Gwen Rouger a eu cette drôle d’idée, jouer du piano avec une spectatrice ou un spectateur dans une tente de chantier, pour inventer une rencontre musicale ludique et joyeuse autour de l’écoute. Une personne à la fois sera conviée pour une expérience au plus proche de l'instrument. La frontière entre l'artiste et le spectateur ou la spectatrice se déconstruit pour se réinventer, tout comme la pièce en train d’être jouée. Tente de chantier constitue une rencontre intime et inhabituelle au cœur de la création, du son et de l’imaginaire partagé.

Erwan Keravec : Huit sonneurs pour Philip Glass 

Quel est le point commun entre l'effervescence artistique du New York de la fin des années soixante et la Bretagne ? Erwan Keravec bien sûr ! Depuis plusieurs années, ce dernier se passionne pour la musique de Philip Glass, figure éminente du minimalisme américain, dont il revisite les œuvres avec des instruments traditionnels. Aujourd'hui, il réunit huit sonneurs et invente une écoute totalement inédite de quatre pièces du compositeur américain. Elles se dévoilent avec une fraîcheur et une puissance révolutionnaires.

Dominique Petitgand : Regardez le ciel installations sonores in situ 

Du chant d'un oiseau, au vacarme d'une tondeuse à gazon possédée par le démon un dimanche matin à 7h30, en passant par une suite de Bach, on peut tout écouter, mais de mille manières différentes. Pour Dominique Petitgand, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière de prêter attention à la musique de notre monde, chacun pratique la sienne et c'est très bien comme cela. Depuis des années, il invente des situations d'écoutes inhabituelles qu'il aime glisser dans les endroits les plus inattendus, entre les murs d'un musée, le long des couloirs d'un théâtre, comme de fines failles qui fissurent le réel. Cette année, il va investir le jardin botanique Jean-Marie Pelt à la belle saison pour y distiller ses voix et ses matières sonores qui pourront être découvertes lors d'un parcours ou tout simplement rencontrées au hasard des promenades.